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L’extrême origine à laquelle il fut possible de remonter, correspond aux plus anciens livres d’ état-civil tenus par les églises, à partir du 16ème siècle .
La famille Koch , de par son nom est d’origine germanique et celle-ci se trouve à Strasbourg vers 1550 , alors ville allemande.
La réforme protestante avait eu lieu en 1517 et le roi de France, Henri II, était ligué avec les protestants d'Allemagne (ligue de Smalkalde) contre Charles-Quint (empereur du saint-empire germanique) qui abdiqua en 1556. L'allemagne fut alors dirigée par les princes protestants.
Le premier Koch de notre lignée naquit à cette époque à Strasbourg , il s’appelait Nikolaus Koch (Nicolas Koch), était tanneur, et sa femme se prénommait Ursula (Ursule) .
Il se maria au « Neue Kirche » , le temple neuf de Strasbourg , car il était de religion protestante , comme le furent tous ses descendants jusqu’à Gustave Koch qui prit la religion catholique de sa mère.
A cette époque , Strasbourg était profondément marquée par la réforme de Luther, et les Koch furent pour la plupart Luthériens.
Heinrich Koch (Henri) , fils de Nikolaus et Ursula naquit à Strasbourg le 2 Octobre 1583 épousa Anna, et abandonna le métier de son père pour devenir boucher, profession que les Koch perpétuèrent ensuite jusqu’à Heidelberg .
Dès cette époque apparut la position dominante que les Koch maintinrent jusqu’à nos jours et qui permit d’en retrouver une trace aussi nette ; Heinrich Koch fut en effet assesseur au Grand Conseil de la ville .
L'époque fut marquée par la Guerre de Trente Ans à partir de 1606, déclenchée par Ferdinand II , catholique intransigeant, nommé empereur du Saint-empire en 1619.
1619
Ensuite, Matthias Koch (Mathias Koch) dit « Der Alte (leVieux) » , né à Strasbourg le 10 Octobre 1619 fut comme son père Assesseur au Conseil de Strasbourg , et boucher.
Il épousa à 25 ans Ursula Moll née à Strasbourg le 15 Juillet 1628 , qui n’a pas encore 17 ans, à l’église de Münster (le 17/06/1645) . Celle-ci était la fille d’un hôtelier « Zum Hirtzen » Theobald Moll (Thibaut Moll) .
Leur fils né à Strasbourg le 11 Décembre 1654 , s’appela également Matthias dit « Der Junge (Le Jeune) ». Il fut également boucher et se maria ( le 2 Juillet 1682 ) avec Anna-Maria Krugler (Anne-Marie Krugler née le 7 Août 1660) fille d’une famille de chaudronniers .
En 1655 , malgré la Paix d' Augsbourg qui suspendit les hostilités entre les États luthériens et les États catholiques en Allemagne, la guerre causa des ravages immenses. La population diminua de près de 50%. Les armées sillonnant l'Empire amenèrent avec elles les épidémies, la première cause mortalité pendant la Guerre de Trente Ans. Elles amenèrent aussi la famine en se nourrissant sur le pays, ne laissant rien à manger aux populations occupées. La forte baisse de la nuptialité et de la natalité contribua aussi au dépeuplement. Beaucoup préférèrent émigrer pour fuir les troubles.
C'est ce que fit le Koch suivant, d'autant plus que l’armée de Louis XIV ayant annexé Strasbourg à la France le 31 Octobre 1681, la ville et tous ses habitants devinrent français .
1686
Johann-Georg Koch (Jean-Georges Koch) né à Strasbourg de Matthias « Der Junge » et Anna-Maria le 13 Juillet 1686 était donc français, et émigra vers 1705 à Heidelberg, ville Universitaire de grande renommée, située sur la rive escarpée du Neckar, dans un site exceptionnel et dominée par le Château des électeurs Palatins.
La ville, essentiellement constituée de maisons en bois avait été incendiée en 1693 et son château en grande partie détruit , puis occupée par Louis XIV qui défendait ainsi les droits de sa belle-sœur la princesse Palatine Liselotte Von Der Pfalz.
Heidelberg était comme Strasbourg ,un fief protestant . Johann-Georg eut sans doute l’idée de tenter sa chance , là où tout était à refaire. Il s’établit donc comme maître boucher à l’enseigne « Am Schloßberg » et épousa Maria Katharina Gutenberg (Marie Catherine Gutenberg), qui lui donna 6 enfants, entre 1706 et 1720; 3 filles et 3 garçons et le laissa veuf .
1720
Il se remaria à Heidelberg le 23 août 1735 avec Catharina Elisabetha Kustner (Catherine Elisabeth Kustner) qui mourut sans lui laisser d’enfant le 27 juin 1744.
Son troisième mariage eut lieu le 12 Janvier 1745 avec Anna Elisabetha Wolfrum, une veuve.
Quand Johann-Georg Koch mourut à Heidelberg à l’âge de 73 ans le 27 novembre 1759, son fils cadet Johannes Koch (Jean Koch) âgé de 39 ans reprit la boucherie familiale où il travaillait et succéda à son père comme maître boucher.
Il était marié depuis 3 ans avec Anna Margaretha Odenwald (Anne Marguerite Odenwald) .
II Les Hôteliers de Heidelberg :
En épousant Anna Margaretha Odenwald , née le 14 novembre 1733 à Neckargemund, Johannes Koch s’alliait à une famille dont les racines se situaient dans la vallée du Neckar ; le nom d’Odenwald était celui d’un joli massif boisé de cette région du Palatinat.
Son père , Johann-Georg Odenwald était hôtelier et possédait l’auberge de l’agneau d’Or , « Gasthaus zum guldenen Lamm » à Neckargemund. Cette maison existe encore:
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Notons que cette alliance de Johannes Koch avec la famille Odenwald, en fit également le beau-frère d' un pionnier de l'histoire des Etats - Unis : Johann-Jacob Astor (Jean-Jacques Astor), originaire de Waldorf (Palatinat), fondateur de la ville d’Astoria prés du Canada et qui acheta une grande partie de l’île de Manhattan . Sa fortune permit à ses descendants de créer la chaîne d’hôtels Waldorf Astoria .
Johannes Koch , à l'image de sa belle-famille devint hôtelier, en acquérant en 1779 au centre de Heidelberg, une grande auberge au 131 Hauptstraße, à l’angle de la Marstallstraße et en face de la célèbre université . Ce faisant , il allait rentrer dans l’histoire locale , en effet les auberges – en fait à cette époque il s’agissait de relais de poste – tenaient un rôle important dans cette ville étudiante. Il était courant que les étudiants viennent régler leurs comptes par des combats au sabre qui avaient lieu dans ces auberges.
Il appela son auberge le « Gasthaus zum Carlsberg » qui est encore cité dans les cours sur l’histoire locale de la ville , à l’université.
Anna Margaretha donna à Johannes Koch 10 enfants entre 1757 et 1777 ( 6 garçons et 4 filles) . Johannes Koch mourut en 1789 à l’âge de 69 ans à Heidelberg et sa veuve lui survécut 27 ans jusqu’au 30 août 1816.
Les frères Koch régnèrent sur l’hôtellerie de la ville de Heidelberg :
Le fils aîné de Johann Koch dit « Peter (Pierre) » :
Johann-Peter Koch (Jean-Pierre Koch) né à Heidelberg le 23 Janvier 1757 acheta en 1788 et exploita la prestigieuse « Gasthaus Prinz Carl » . Un décret de la cour Palatine datant du 11 octobre 1788 lui conféra le droit d’utiliser l’enseigne « Zum Prinz Carl von Zweibrücken ».
Après sa mort le 17 août 1794 sa veuve ayant hébergé les bourgeois de la ville en révolte, reçut le droit d’étendre cette enseigne jusqu’à l’angle de la « Ingrimstraße » et du « Kernmarkt » . L’auberge fut reprise en 1823 par Sebastian Frank et en 1919 par la ville de Heidelberg pour en faire des bureaux. ( Descendance connue )
Le troisième fils de Johann Koch dit « Carl (Charles) » :
L’auberge « Zum Carlsberg » fut dirigée par Christoph Carl Koch (Christophe Charles Koch), jusqu’en 1823. Alors âgé de 62 ans il céda la place à ses enfants et petits enfants qui l’exploitèrent jusqu’en 1832, date à laquelle elle fut rachetée par la famille Engelhorn.
Christoph Carl Koch naquit à Heidelberg le 27 mai 1761 et fut marié à Anna Maria Juliana Hofman (Marie Julienne Hofman) native de Zuzenhausen , ville de la vallée du Neckar, puis veuf, il épousa en 1807 Anna Elisabetha Basserman, et mourut à 76 ans , le 27 avril 1837 à Heidelberg. Ses enfants reprirent le "Zum Carlberg" puis s'installèrent à Dilleburg et Wiesbaden, donnant une branche allemande dont nous avons pu rencontrer les derniers descendants, et comportant un éminent savant dont la statue se trouve au Nerotal de Wiesbaden : Dr Carl Koch Landesgeologe
1763
Le quatrième enfant de Johannes et Anna Margaretha , dit « Philipp (Philippe) » :
Johann Philipp Koch (Jean Philippe Koch) est né à Heidelberg le 30 novembre 1763 et sa femme Johanna Elisabetha Hessert (Jeanne Elisabeth Hessert) est également native d’une ville de la vallée du Neckar, Schluchtern.
Johann Philipp Koch , acheta aux enchères le 23 août 1790 pour la somme de 5100 Gulden, une grande auberge située au n°129 Hauptstraße, séparée de l'auberge «Zum Carlsberg» de son frère au n° 131 par la Marstallstraße , qu'il appela l'hôtel de la cour d'Angleterre «Gasthaus Zum Englischen Hofe» , marquant ainsi sa vocation internationale. Elle fut vendue en 1818 pour devenir la grande librairie "Mohr und Winter", puis une boutique de mode à l'enseigne "English shop" dans les années 1970 .
Heidelberg est en effet à la fin du 18ème siècle au centre de nombreux courants qui agitent l'Europe. Cette estampe sous-titrée à l'origine en 3 langues, allemand, anglais, français,montre la situation des 2 auberges , fermant la grande place située devant l’université:
L'Hauptstraße de Heidelberg à la fin du 18ème siècle.
A gauche le n° 129 « Gasthaus Zum Englishen Hofe » appartenant à Philipp Koch, face aux n° 131 & 133 «Zum Carlsberg» appartenant à son frère Carl Koch , aujourd'hui siège de la caisse d'épargne régionale :
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Carl et Philipp possédant les plus grandes auberges du quartier universitaire, se flattèrent notamment de loger des notables comme le margrave Carl, grand électeur Palatin, ou Goethe qui y festoya en Octobre 1814.
Jusqu'à l'époque romantique, ils recevaient chaque soir les étudiants qui buvaient, se battaient et se révoltaient. Des lithographies de l'époque commémorent ces révoltes étudiantes, comme en 1810.
Mais, l'emprise Napoléonienne enleva la ville au Palatinat pour l'unir à la Bade ce qui la fit dépendre de Karsruhe à partir de 1803, puis les défaites de la Prusse aux batailles d'Iéna et Auerstedt annoncèrent le déclin du centre de Heidelberg , comme du vieil empire.
Acte de Décès de Johann « Philipp » Koch traduit de l’allemand gothique , tel qu’il est inscrit sur le livre de l’église luthérienne de Heidelberg ‘ Im Jahre Christi 1811 ’ :
« L’année mille huit cent onze , le premier jour du mois de février, le soir à 6 heures est décédé Jean Philippe Koch , capitaine de la garde civile, citoyen et hôtelier ‘ Zum Englishen Hofe’ âgé de 47 ans et 3 mois, dont l’épouse encore en vie est Jeanne Elisabeth Hessert, et les parents : le citoyen décédé , maître boucher Jean Koch est son épouse encore en vie , Anne Marguerite née Odenwald.
Son corps a été mis en terre le troisième jour du mois , le soir à 4 heures, en présence des témoins Charles Koch, citoyen et hôtelier ‘ Zum Carlsberg ’, 49 ans et Georges Michel Hofholz, citoyen et hôtelier ‘ ZumPrinz Carl ’ 48 ans. »
Ce qui précède fait apparaître, depuis la lointaine migration du Strasbourgeois Johann-Georg Koch à Heidelberg, un progression continue de la famille au niveau social , professionnel et patrimonial durant 150 ans.
La famille Koch est solidement implantée malgré les bouleversements de l’histoire : la dévastation par la Guerre de Trente Ans, celle de Succession de Bourgogne, les destructions de Louis XIV, puis les carnages des batailles de Napoléon.
Malgré tout, elle possède au moins 3 riches auberges à la fin du 18ème siècle et des brasseries. Johann Philipp Koch (dont les descendants en ligne directe paternelle ont rédigé ce site internet) , fut notable, capitaine de la garde, allié par sa femme Johanna Elisabetha Hessert à une des plus influentes familles de la vallée du Neckar, son beau-père était bourgmestre de Schluchtern a/ Neckar.
Ils eurent 8 enfants de 1790 à 1803 ; 5 filles et 3 garçons .
L’avant dernier Johann Carl Philipp Koch (Jean Charles Philippe Koch) appelé Carl , seul garçon ayant vécu, né le 22 mai 1799 à Heidelberg allait , en quittant sa ville à 18 ans pour la France, créer une lignée française descendant de ces hôteliers palatins et badois.
Quels sont le raisons de l’ émigration du jeune Carl Koch , puisque c’est sous ce prénom qu’il fut connu ?
D’abord, la mort prématurée de ses parents, puisque sa mère ne survécut qu’un an à la disparition de Johann Philipp Koch le 1er février 1811, et mourut le 8 mai 1812 à Heidelberg.
A 12 ans , Carl Koch était orphelin de père et mère . Il lui restait sa grand-mère paternelle Anna Margaretha Odenwald , âgée de 78 ans et qui mourut 4 ans plus tard.
Sa grand-mère maternelle Margaretha Elisabetha Hessert, veuve de son premier mari s’était remariée avec un hôtelier de Schluchtern et vivait dans cette ville éloignée où elle mourut également le 1er décembre 1816.
Son oncle et parrain Carl Christoph , aubergiste au Carlsberg avait eu lui-même 10 enfants veuf de sa première femme, et venant de se remarier avec Elisabetha Basserman, n’était pas forcément enclin à s’en occuper .
En 1812 , sa sœur aînée Anna Margaretha Magdalena Koch (Anne Marguerite Madeleine) avait 20 ans et dut rester célibataire pour s’occuper de la famille. Sa deuxième sœur Karoline Koch, âgée de 19 ans se maria le3 novembre 1819 avec un avocat de Brême . La troisième Johanna Barbara Koch n’avait que 17 ans, et la dernière Suzanne Philippine alors âgée de 11 ans devait mourir quelques années plus tard , le 9 mars 1819.
Le climat ne devait donc pas être bien gai sur le plan familial et rien ne retenait Carl .
Sur le plan matériel il obtint sa part de succession , soit le quart d'une des trois auberges Koch , le « Gasthaus zum Englischen Hofe » en 1818, qu’il déposa dans les banques de Karlsruhe.
Attiré par le Champagne qu’il voyait servir dans les hôtels Koch et dont il connaissait la réputation, du fait de la clientèle internationale de ces auberges, Carl Koch bien qu’il soit Luthérien du Grand duché de Bade et donc ne parle que l’allemand , quitta définitivement Heidelberg où toute sa famille était implantée depuis plus d’un siècle en 1818 , pour Avize .
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